Phillipe Mateu, notre expert Geo Int chez Prométhée Earth Intelligence nous dévoile tout ce qu’il y a à savoir sur la donnée géospatiale.
La donnée Géospatiale qu’est-ce que c’est ?
Prométhée Earth Intelligence utilise des satellites d’observation de la terre, la donnée géospatiale c’est le pixel d’une image et à l’intérieur de ce pixel on peut avoir beaucoup d’informations qui sont amenées notamment par la radiométrie, la réfraction spectrale de ce pixel. L’assemblage de ce pixel peut donner d’autres informations pour détecter et reconnaître des éléments. Comme un bateau, une voiture, un champ. Ceci concerne la partie image, mais on peut aussi avoir de la donnée géospatiale, qui vient de capteurs électromagnétiques, donc, tout ce qui est signaux de communication, radars et autres.
Tout élément dans le monde peut être localisé avec ses coordonnées, en plus de cette donnée géospatiale, on rajoute une notion de temporalité qui permet de pouvoir les suivre sur la totalité du globe, et ainsi savoir ce qui se passe à un instant donné. Donc, on peut dire que la donnée géospatiale est un référentiel spatial et temporel.
Qu'est-ce qu'un expert Géo Int ?
La Géo Int, c’est la capacité à analyser ces données, ces informations, à les fusionner entre elles, rendre les données brutes en une information intelligible et stratégique.
En un mot, la Géo Int est un outil d’aide à la décision stratégique.
En tant qu’expert Géo Int quel est votre rôle chez Prométhée Earth Intelligence ?
J’ai plusieurs rôles, le premier est de transformer les capacités des systèmes Prométhée Earth Intelligence, comprenant les satellites, le segment sol, la plateforme digitale pour en faire des services qui répondent aux besoins. Mon rôle est d’adapter nos systèmes pour que nos clients puissent utiliser au mieux nos installations et nos capacités.
Mon autre casquette, est d’aider à optimiser les outils et les fonctionnalités pour notre plateforme digitale, EOP. Notre objectif est de démocratiser l’accès à la donnée géospatiale, il est donc très important que notre plateforme soit accessible à tous, sans avoir besoin d’être un expert en Géo Int pour l’utiliser.
Il existe plusieurs types de satellites, est-ce que le processus de traitement des données géospatiales est le même que dans tous les types de satellites ?
Il existe différents types de satellites. Il y a ceux qui ont des capteurs actifs et d’autres qui ont des capteurs passifs. Nous, nous utilisons des capteurs optiques passifs, car ils ont besoin du rayonnement du soleil pour fonctionner.
Et pour nos futurs satellites ?
On travaille dans le spectre du visible (380 à 780 nm). Notre premier satellite ProtoMéthée part en octobre 2023, utilisera la technologie multispectrale. Notre deuxième satellite HyperMéthée, embarquera une caméra hyperspectrale pour compléter la vision de ProtoMéthée.
La caméra multispectrale travaille sur 7 bandes spectrale : du rouge au bleu dans le domaine visible, permettant de rétablir la vraie couleur des images. Tandis que la caméra hyperspectrale analyse plusieurs bandes spectrales fines permettant d’obtenir un spectre lumineux et ainsi caractériser la matière des objets au sol.
Dans quel but sera utilisé les données géospatiales de notre premier satellite ProtoMéthée ?
On distingue deux types d’analyse, il y a ce qu’on appelle l’analyse logique qui est faite par l’œil humain. C’est une méthode qui est très fiable parce que l’œil humain avec l’expérience va reconnaître et va travailler assez vite sur certains objets. Cependant, devant l’augmentation exponentielle du nombre d’images à traiter et des surfaces à couvrir, il faut que l’on puisse se faire aider avec ce qu’on appelle l’analyse mathématiques.
Elle consiste en des traitements automatisés sur l’image, ça va de l’algorithme qui va détecter, par exemple, des bateaux sur une image et d’autres qui vont caractériser le type de végétation, le type de bâtiment, l’état des routes… Ce sont en fait tous ces éléments que l’on peut extraire à partir d’une image, de façon plus ou moins automatique. Les usages sont quasiment illimités à partir du moment où nous avons une image, nous avons accès à l’information, une image ne ment jamais, mais on peut lui faire dire n’importe quoi si elle n’est pas bien analysée !